Alfred et Bettina Austermann

Un ovocyte fécondé se divise une première fois et s’appelle zygote, puis blastocyste. Pendant son voyage de la trompe utérine à l’utérus, qui dure entre 8 et 10 jours, le zygote se divise plusieurs fois. 
3 jours après la fécondation, les cellules commencent à se différencier. Une partie deviendra l’embryon et l’autre formera le placenta, le cordon ombilical et les membranes ovulaires. Il arrive que des jumeaux monozygotes se développent sans être vus et qu’un seul finisse par s’implanter.  

Les embryons implantés sont visibles dans l’utérus environ 3 semaines après la conception. Dans une grossesse sur 10, on note la présence d’embryons multiples à l’échographie (8% exactement) et seul 1% des grossesses gémellaires aboutit à la naissance des jumeaux vivants. La plupart des jumeaux meurent durant le 1er trimestre de la grossesse. 

Or, les recherches à travers les tests kinésiologiques montrent que 70 à 80 % des grossesses commencent par une grossesse multiple. 

Lorsqu’un de ces embryons décède, il est difficile d’en retrouver la trace, car il est absorbé par l’endomètre. Sur les échographies, on peut identifier les embryons entre le début de la 6e semaine et la fin de la 8e semaine de grossesse. 

Lorsqu’un des jumeaux meurt, la mère ne remarque rien. Elle peut parfois avoir des saignements, mais n’est pas la majorité des cas. Le taux hormonal de la grossesse ne change pas. La seule chose qu’elle peut ressentir c’est à travers des rêves ou de son intuition. 

Pourquoi tant de jumeaux ? Il faut savoir qu’un traitement hormonal et une fécondation artificielle augmentent la probabilité d’embryons multiples. C’est aussi un phénomène de transmission familial.

Qu’est-ce que le syndrome du jumeau perdu ? 

Il faut savoir qu’1 embryon sur 10 a un jumeau, qui, la plupart du temps, disparait au cours du 1er trimestre de la grossesse. Pour des milliers de personnes, l’origine méconnue de ce premier drame intra-utérin laisse un profond sentiment de nostalgie, de mal-être ou de culpabilité au survivant. 

Les mères ne sont pas au courant de la perte du ou des jumeaux, et les gynécologues ne sont pas avertis de la fréquence de ce phénomène qu’ils ne détectent pas sur les échographies qui sont faites autour des 7-8 semaines de grossesse. Si l’embryon mort apparaît sur l’échographie, le médecin ne le signale pas forcément pour ne pas choquer la maman. Autrefois les obstétriciens regardaient toujours le placenta et retrouvaient les restes de jumeaux. Mais que faisaient-ils de cette information ?  

Quelles sont les répercussions psychiques d’une perte précoce ? 

Les répercussions psychiques sont nombreuses pour le jumeau vivant et restent inexpliquées tant qu’on n’a pas découvert pas la présence d’un jumeau décédé, car la raison profonde qui est la perte, la mort d’un embryon, est inconnue jusque-là et le deuil n’est pas fait. 

Les tests de kinésiologie permettent d’identifier ce phénomène et les traitements psycho-énergétiques fonctionnent à merveille pour ré-informer le corps et l’esprit qu’il y a bien eu un drame, et que ce drame peut être nommé, et ses conséquences libérées au niveau émotionnel. 

Pour ma part, j’utilise les deux techniques psycho-énergétiques suivantes :  

– l’EFT : Emotional Freedom Techniques. Par cette technique, je pars du symptôme : timidité, hyper-activité, insomnies, cauchemars, déprime, auto sabotage et j’en recherche l’origine. Fréquemment, je tombe sur cette problématique du jumeau perdu, dont personne n’avait idée de l’existence, et dont la conscientisation permet de dédramatiser et de comprendre les comportements ou émotions inadaptés des personnes ayant subi ce drame. 

TERET : Technique d’Elimination Rapide des Emotions Toxiques. Par cette technique, il y a une séance spécifique sur la naissance, où les tests musculaires sont spécifiquement réalisés pour rechercher la présence de jumeaux éventuels. La découverte se fait alors par la personne elle-même, qui recontacte ses propres ressentis et qui peut alors y mettre du sens. 

Les troubles retrouvés suite à la perte du jumeau sont :

La culpabilité :  

Le jumeau survivant présente une culpabilité dans la mesure, où il ne comprend pas pourquoi l’autre jumeau est mort et il se demande si lui même a le droit de vivre ou non. Il se sent coupable de vivre. Coupable d’avoir eu plus de chance que l’autre. 
Il croit même parfois qu’il a fait quelque chose de mal et que c’est à cause de lui que l’autre est parti. Il en garde une énorme culpabilité qui se traduit par une difficulté d’adaptation au monde, des échecs à répétition, une sensation de ne pas mériter de réussir ou d’être heureux, des difficultés à s’affirmer dans la vie, du mal à exiger quelque chose pour lui-même, ou à avoir sa place. 

Certains pensent qu’ils ont peut-être pris toute la place ou « siphonné » l’énergie de l’autre, ou qu’ils ont grandi trop vite. Or, en réalité, c’est l’autre fœtus qui n’était pas assez fort pour survivre. Le bébé survivant n’a rien fait de mal, il faut donc l’informer de cela pour lever sa culpabilité. 

Ils peuvent aussi se sentir coupable de n’avoir rien fait pour l’aider à vivre. Dans ce cas de figure, il y a un ressenti de désespoir profond, ou une impuissance et ou encore des fantasmes d’omnipotence de pouvoir sauver l’autre. Dans la vie cela pourra se traduire par la volonté de sauver l’autre à tout prix. 

La solitude :

Suite à la perte de son jumeau, le survivant peut se sentir extrêmement seul, démuni, abandonné ou même trahi.
C’est une première blessure qu’il cherchera à combler ensuite dans sa vie en étant entouré par sa famille, ses amis, dans son couple… mais bien souvent son attente ne sera pas satisfaite, car c’est son jumeau qu’il cherche inconsciemment à travers les membres de sa famille ou dans son couple.
Son attente c’est de retrouver son double, quelqu’un qui le comprenne vraiment. Cela peut créer beaucoup d’incompréhension de la part de son entourage qui ne comprend pas ses émotions à fleur de peau, sa solitude et sa souffrance. 

Le syndrome peut ainsi se traduire par la recherche permanente de « LA » personne qui le comprendra, de changer d’amis ou de partenaires régulièrement, à cause du sentiment d’échec ou de la frustration. 

Autre possibilité, certains demi-jumeaux peuvent se replier sur eux-mêmes et se couper des relations, en étant convaincus de ne pas trouver ce qu’ils cherchent, suite aux nombreuses déceptions vécues. 

La dépression :

La dépression apparaît sous forme de nostalgie, de solitude, de tristesse, d’apathie. Ceci est relié au fait que la personne croit qu’elle ne peut être heureuse sans l’autre. Elle se prive de gaité. Elle se prive de croire à son bonheur, car pense ne pas y avoir droit ou bien que cela finira mal de toute façon.  
Toutes ces sensations apparaissent sans que cela ait de sens, ou de raison factuelle. 

Parfois, c’est une nostalgie morbide qui fait croire à la personne survivante qu’elle ne sera heureuse que si elle retrouve son jumeau dans l’au-delà. 

Mais cette dépression cesse, lorsque le jumeau perdu est identifié et que le deuil peut être fait (grâce aux techniques psycho-énergétiques). 

La jalousie :

Certains jumeaux nés seuls se sentent en danger lorsque leur partenaire fait le moindre signe pour se rapprocher des autres.
Si par exemple, leur compagnon n’arrive pas à l’heure convenue à la maison, cela peut être le rappel inconscient du drame subi dans l’utérus. Ils peuvent être atteints de panique profonde, souvent cachée par une rage qu’ils déversent sur le partenaire. Tant que la cause n’est pas trouvée, le demi-jumeau n’arrive pas à contrôler ses accès émotionnels. De bonnes intentions et le lâcher-prise du partenaire sont sans aucun effet dans ce cas. 

La timidité et le désir de fusionner :

Le manque d’estime d’eux-mêmes est à remarquer chez ces « demi jumeaux ». Ce manque d’estime vient de leur doute à avoir le droit de vivre, mais aussi au fait qu’ils ne se sentent pas complets du fait de la disparition de leur « moitié ». Ils ont sans cesse besoin d’être rassurés. 

Ils ont du mal à aller vers l’autre, par peur d’être rejetés et quand ils ont trouvé des amis, ils leur mènent la vie dure par leur contact trop rapproché, leurs exigences, leur désir de fusion. 

La phobie d’être touché :

Le contact physique peut être très angoissant pour certains survivants de jumeaux, au point qu’ils ne supportent pas la proximité des autres dans un ascenseur ou au cinéma. Le moindre contact-surprise peut être très mal vécu (crise de panique). 

La peur qui se cache derrière ce phénomène est le souvenir inconscient de se sentir cogné par une masse morte qu’était autrefois le jumeau flottant dans le liquide amniotique. Certains se sentent persécutés par cette sensation de leur jumeau mort à côté d’eux. 

Le désir d’être touché :

Dans ce cas, il s’agit non pas d’un contact vampirique, mais simplement d’un désir de contact qui rassure, tout comme la proximité du jumeau dans l’utérus était source de sécurité et de bien-être, avant le décès.

Ainsi, on trouve des demi-jumeaux qui cherchent ce contact permanent, soit en faisant un métier qui permet de toucher l’autre, soit, en se faisant masser régulièrement, soit chez les enfants qui provoquent des bagarres et des disputes pour avoir du contact peau à peau. Ou bien des petites filles qui veulent prendre leur bain avec leur meilleure amie. 

L’auto-sabotage :

« Quoique je fasse, ça ne marche pas » C’est le sentiment décrit par certains demi-jumeaux tout au long de leur vie professionnelle ou sentimentale. 

Cela est en lien avec le sentiment de culpabilité décrit plus haut, qui empêche le survivant de prendre sa place et de s’autoriser à vivre une vie pleinement heureuse et épanouie. Pourquoi en aurait-il le droit puisque son jumeau-jumelle est morte ? 

La difficulté à avoir des enfants :

Certaines femmes ayant perdu un jumeau n’arrivent pas à avoir d’enfant. Le nombre de demi-jumeaux sans enfants est au dessus de la moyenne. 
Soit, elles ne tombent pas enceintes, soit elles ont des fausses-couches à répétition.  

Un grand nombre de femmes ont en effet des « restes » du jumeau qui se retrouvent sous forme de kystes aux ovaires. Les tissus retrouvés contiennent des cheveux, des os et des tissus dentaires de l’« autre » bébé. Elles sont parfois opérées des ovaires, et ne peuvent plus avoir d’enfant. 

NB : chez les hommes, il est notable de retrouver les restes d’un jumeau sous forme d’un kyste sacro-coccygien. Les poils retrouvés ne sont pas ceux de la personne, mais les restes d’un jumeau. 

Les fausses-couches, sont encore un rappel de cette mort d’enfant qui demande à être identifiée, conscientisée et transmutée par une libération appropriée qui amènera au deuil et à la paix recherchée.
Il arrive aussi que certaines mères qui ont réussi à avoir des enfants ont de grandes difficultés à l’élever en ne se sentant pas à la hauteur, et en ayant une peur panique terrible à l’idée de perdre leur enfant. Cette peur est tellement intense que parfois, elles se font stériliser. 

La nostalgie :

Pour avoir moi-même perdu ma jumelle à un mois de grossesse, et ne l’avoir appris qu’à l’âge de 57 ans, je peux dire que je me suis longtemps demandé pourquoi j’avais des émotions de tristesse dans des moments où j’aurai dû être heureuse et satisfaite. Je pense maintenant que c’était un rappel de cet état de bonheur profond que je ressentais lors de la présence de ma jumelle, et que je recherchais à travers la relation intime avec mon partenaire et qui me laissait ensuite un goût de nostalgie ou d’inquiétude (peur que ça ne dure pas). 

Une autre situation de nostalgie que j’ai ressentie, consciemment cette fois, c’est après avoir identifié le fait que j’avais perdu ma jumelle. Il se trouve que je faisais du bateau dans le lagon de Sataya en Egypte et que les dauphins sautaient dans les vagues autour de nous. Le soir, dans ma méditation une grande tristesse est montée. Je me suis demandé ce que c’était, et j’ai aussitôt pensé aux deux dauphins de l’après-midi, qui sautaient côte à côte dans les vagues, et qui jouaient…ENSEMBLE… Et moi, je n’avais pas pu jouer avec ma jumelle !!! et tout est remonté….cette nostalgie de ne faire qu’un avec l’autre, cette envie de partager, de jouer avec elle, cette envie de me connaître « ma moitié »… tout cela était très présent émotionnellement sous forme de regrets et de tristesse. 

Conclusion : le syndrome du jumeau perdu est à prendre en considération dès que l’on rencontre des symptômes tels que décrits ci-dessus. Il est bon d’informer que l’on peut accompagner cette découverte grâce à une thérapie simple et douce, qui permet à la personne de conscientiser, puis de comprendre qu’elle a bien vécu un premier drame intra-utérin, qu’elle n’en n’est pas responsable et qu’elle peut maintenant s’autoriser à reprendre toute sa place en ce monde afin de vivre ce qu’il y a de meilleur.
Au plan spirituel : d’après les témoignages que j’ai recueillis en séances, beaucoup de personnes adultes ou enfants comprennent que leur jumeau était juste venu pour les accompagner, afin qu’ils se sentent secondés ou soutenus. Il semble que celui qui est parti avait choisi de repartir et l’a fait par amour pour l’autre, afin de lui laisser toute la place.

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